CQEP de la KS 125 mod.1973
Voici un CQEP paru dans un MotoRevue de de 1975, qui concerne une KS 125 modèle 73, les CQEP, MotoRevue en était friand dans les années 60, car à une époque où il ne se passait rien, remplir les pages d'un hebdomadaire MOTO était un casse tête, et après les comptes rendus des moto-cross et des trials du fond des campagnes françaises, MotoRevue faisait régulièrement une page ou plus avec des CQEP.
Quoi est ce qu'un CQEP? C'était un "Ce Qu'ils En Pensent", c'est à dire un texte transmis par un lecteur avec ses pensées profondes relatives à sa moto personnelle, en général les lecteurs qui prenaient la plume le faisaient pour dire du bien de leur mécanique, ce CQEP de 1975 date d'une époque où cela ne se faisait quasiment plus, et celui ci a peut être été un peu téléguidé par Zündapp, mais ce qu'il dit n'en est pas moins assez juste, donc place au CQEP.
Pour illustrer une photo d'un modèle 73 extraite d'une publicité.
Ci dessous le texte intégrale de cet utilisateur anonyme.
Dans le cadre de votre rubrique C.O.E.P., je me permets de vous envoyer mes impressions sur une moto extrêmement peu connue, et à tort d’ailleurs : la Zündapp 125 Sport. En effet, très peu de journaux motocyclistes en parlent ou en présentent un essai (sauf MotoRevue). Peut-être ont-ils peur de faire de la concurrence aux 125 japonaises?
Esthétique: bien sûr, ce n'est pas une japonaise. Ici, rien de tout ce «tape à l'œil » inutile, que de l'utile et du fonctionnel. Mais peu à peu on s'y fait. Maintenant je la trouve jolie, dans son habit rouge et noir.
Moteur : alors là, on commence à attaquer les points forts. Ce moteur est un mono deux temps refroidi par air, de 54x54mm, comprimé à 12.4, il développe la bagatelle de 17 ch DIN (comparé aux 16 ch DIN des Yam et Suzuki, il est bien supérieur d’au moins 2 ch DIN). Cette puissance est obtenue à un très bon régime de 7.600 tours, mais il est à noter que ce moteur n’a pas, pour ainsi dire, de régime maxi il prend en toutes circonstances ses 9.000 tours. Mais il ne faut pas compter sur cette puissance en dessous de 5.600. Toutefois, arrivé à ce régime, la moto cabre immanquablement et elle accélère alors comme une 250 (essai MotoRevue 2143 du 19 octobre 1973). Il est à noter que l'allumage est électronique (Bosch) et qu'il est très puissant (un bout de bois à la place de la bougie le ferait tourner quand même!). Il démarre toujours au premier ou deuxième coup de kick.
Boîte: ce fabuleux moteur est associé à une boîte 5 rapports à l'étagement parfait (il vaut bien celui d'une Yam) mais à la sélection allemande : le sélecteur a une course de 5 cm. Cela ne veut pas dire que les rapports sont imprécisément enclenchés. Non, cela reste sûr et précis, mais solide surtout.
Embrayage : en deux mots inusable et progressif. On peut tirer dessus toute une journée sans qu'il faille pour autant le régler en 15.000 km, un seul réglage a suffi (qualité allemande!).
Cadre, suspensions, pneus le cadre est un bijou, un beau double berceau allemand : solide et robuste. En tait, c'est le même que celui des 125 cross de chez Zündapp (cf. Championnat de France avec Malherbe). Il autorise une tenue de route sans égale. De plus, ce cadre est servi par des suspensions formidables de souplesse et de fermeté à la fois : à l'avant une fourche Zündapp (la même que celle de cross) sous licence Cériani, à l'arrière des amortisseurs Boge, réglables en 3 positions. Et pour parfaire le tout, le KS est livré d'origine avec 2 Metzeller : 275-18" avant et Bloch G5 325-18" à l'arrière. Des pneus qui font mourir d'envie les japonaises avec leurs boyaux, pas vrai ? Une tenue de route donc parfaite. Rien ne touche (peut-être un peu le pot à droite mais alors vous êtes déjà en position d'attaque avancée) rien ne bouge que ce soit en courbe rapide ou sur des bosses. Le KS est un vrai rail.
Freins : deux simples cames de 150mm mais énormément efficaces. Bien sûr, ça ne vaut pas un disque mais dans tous les cas ils vous arrêteront sûrement et surtout sans blocages intempestifs. En plus ils sont étanches et ne perdent aucunement leur efficacité en chauffant.
Consommation : un petit nuage arrive. Non que la consommation soit importante, loin de là : en conduite hyper rapide, 6 litres maximum (réservoir de 15 litres), mais c'est de mélange que la KS se gave. Eh oui, les allemands n'ont pas encore inventé la pompe à huile. Heureusement, je fais le mélange moi-même (super + Finamix 3).
Vitesse : C'est la plus rapide des 125 à moins de 6.000 F avec ses 132 km/h chrono et en toutes circonstances (cf. N°2143 MctoRevue) elle laisse loin derrière les plus grosses et sur feux rouges, elle se prend les 250 Yam et autres. 400 mètres DA moins de 17" (après un bon rodage et un peu d'expérience).
Entretien : c'est le nec plus ultra. En 15.000 km, 3 bougies seulement (allumage électronique), 2 câbles, 3 vidanges moteur (1 tous les 5000 km), c'est tout. Aucune casse moteur ou panne (pourtant je ne suis pas un ange). En tout 30 F de trais d'entretien en 15000 km ? Non ? Trouvez une Yam ou une Suzuki à 15000 km qui puisse en dire autant. Quant aux réglages, il n'y en a pratiquement pas à taire. En 15.000 km aucun problème d'allumage (électronique Bosch), un réglage de garde d'embrayage, 4 tensions de chaînes, autant de graissages (toujours la même chaîne) et puis c'est tout. Seul un pneu arrière remplacé à 14000 km par un PZ 2. L'avant est comme neuf.
Pour :
Performances.
Solidité.
Tenue de route (cadre, suspensions, pneus).
Entretien et réglages. Moteur, boîte.
Qualité allemande. Moto européenne.
Contre
Esthétique (et encore).
Consommation (mélange).
En bref, une excellente machine qui ferait du bruit, Si elle était mieux connue.
Pour ma part : "The best 125 in the world".