Dans un n° de février 1973 c'était le présentation de la gamme 1973 avec la nouvelle KS 125 et la promesse avait été faite d'en confier un exemplaire à MotoRevue pour essai, et 7 mois plus tard voici l'essai, il est assez objectif, et sur un point surtout les journalistes sont lucides: la solidité, car on peut dire que celui qui avait accepté en 1973 de payer 1000 frs (soit presque 1.000€!) de plus, que le prix d'une japonaise, allait se retrouver avec un investissement intact 35 ans plus tard, comme celle de Luc.
Voir aussi "La longue vie d'une KS 125 au Zseft"
Voici le texte intégral de l'essai:
125 ZUNDAPP KS SPORT
FM DUMAS et Ch BOURGEOIS
Dans les diverses compétitions en tout-terrain (Cross et type Six Jours) les monocylindres deux temps Zundapp affirment chaque jour leurs qualités. En 1972, aux l.S.D.T., ils l'emportent dans cinq catégories (50-75-100-125 et 175) et constituent la meilleure équipe d'usine. Cette année le Belge André Malherbe, sur 125 Zundapp remporta la première Coupe F.l.M. internationale préludant au championnat du monde qui aura lieu l'an prochain. Aux derniers l.S.D.T. aux U.S.A., les Zundapp s'octroyèrent entre autres la première et la seconde places on catégorie 125. La machine que nous essayons aujourd'hui est extrêmement proche des versions compétitions qui remportèrent ces victoires. Il n’y a aucun changement notable du coté de la partie cycle et le moteur, bien que dégonflé, délivre quand même 17 ch DIN. Cela explique bien la situation dans laquelle se place le 125 KS Sport. Par ses performances, c'est une des meilleures 125 sur le marché. Par son prix, il se rapproche plutôt des 200 cc (Yamaha, Suzuki ou Honda). Pour son endurance on le comparerait plus volontiers à une machine utilitaire et pour son bruît, à des casseroles ! Il est un peu en 125 ce que le Kreidler est en 50cc.
Houla-la ! Dans l'avion qui m'emmenait un beau matin à Mulhouse chez l'importateur Zundapp, les Ets Gotffried, je me demandais comment j'allais réussir à rallier Paris le soir même. Plus de 500 km avec une 125! Cela ne m'enthousiasmait pas outre mesure, d'autant plus que le 125 Zundapp essayé voici deux ans (n° 2.022) m'avait laissé le souvenir d'un gros cyclomoteur. Tout de même, dès le premier coup d'oeil, le KS Sport annonce autre chose. Sans être raffinée, la ligne est élégante à mon goût. Les dimensions générales sont celles d'un vélomoteur, d'accord, mais au-dessus du petit bas moteur on trouve un bloc cylindre culasse qui serait digne d'une 250. Pas de luxe nippon, mais une finition sobre et de bon goût : à l'allemande. Pour ma part, à quelques détails près, j’aime.
Homogène et bien étudiée
La prise en main s'effectue sans gros problèmes. Les commandes sont à la juste place et s'actionnent sans qu'on ait à décoller le pied du repose-pied (pour les sélecteur à gauche et frein arrière) ou la main du guidon (pour les clignotants et commodo code-phare). L'embrayage, assez ferme pour une 125, n'en est pas moins progressif et d'une endurance remarquable. La Zundapp démarre extrêmement bien, toujours au premier coup de kick si toutefois on a la précaution de se servir du starter quand le moteur est froid. Rappelons qu'elle possède maintenant un allumage électronique. Le ralenti est le seul régime où l'on ressent quelque peu les vibrations du moteur qui, en marche normale, sont totalement absorbées par les silentblocs. La meilleure preuve en est que le rétroviseur ne vibre absolument pas.
La Zundapp a deux visages
En ville surtout. il y a. deux façons de conduire la zundapp. En démarrant à 2.000 tr/mn, c'est un bon gros cyclo, léger, maniable et relativement souple, tout au moins sur la première, très courte. (N'essayez surtout pas de démarrer en seconde. elle cale immanquablement). Fort discrète à ces régimes, elle n'émet qu'une sorte de crachouillis métallique qui ne gênera pas vos voisins. Par contre, s'il vous prend l'envie de jouer avec la poignée des gaz c’est autre chose. A 6.500 tr/mn et jusqu'à 8.000 tr/mn. les chevaux se bousculent. La Zundapp accélère très tort, franchement et.... bruyamment et les cinq rapports se suivent sans aucun trou. Si sa taille vous rappelle que ce n'est qu'une 125cc, il ne vous est pas interdit de faire la pige aux plus grosses. Elles seront souvent étonnées et perdantes. En ville et sur tes petites routes, c'est un régal. On fait absolument ce qu'on on veut des 105 kg ramassés et bien répartis du KS Sport.
130 comme une grande
J'ai commencé par vous parler de mon peu d'enthousiasme on partant pour 500 km au galop sur le Zundapp. Je fus le premier surpris. Quelle que soit la route, le KS Sport roule allégrement et sans fatigue à 120-130 km/h et même plus et Il n'est guère de côte qui le ralentisse. Les 130 km/h atteints sous la pluie sur l'anneau de Montlhéry sont aussi une vitesse presque de croisière et j'ai effectué plus de 1.200 km avec cette machine sans qu'elle donne le moindre signe de fatigue. Mais, aïe ! Ma pauvre tête! En roulant à 7.500-8500 tr/mn. le Zundapp émet un bruit abominable : une sorte de sifflement strident qui vous perce tes tympans et dont l'origine doit vraisemblablement être attribuée aux ailettes qui entrent en vibrations. Ce point mis à part. en solo comme en duo, le KS Sport est très confortable. La position est bien étudiée. la selle est moelleuse à souhait et les suspensions sont au-dessus de tout reproche. Le passager dispose de repose-pieds non repliables, ridicules au point de vue taille, mais qui ont l'avantage d'être suspendus, ce qui n'est pas toujours le cas pour les 125.
Une tenue de route surprenante!
Au premier coup d'oeil, la 125 Zündapp inspire confiance au point de vue tenue de route. Le cadre et les suspensions sont identiques à ceux des modèles GS enduro et à ceux qui disputèrent avec succès les I.S.D.T. Après l'essai, cette première impression se confirme. Sur route tortueuse, le Zündapp vous pardonnera tous vos excès. Dans les grandes courbes toutefois, la direction est un peu légère sans que cela prête à conséquences. La boîte, bien étagée avec une première très courte, n'a pour seul défaut que son sélecteur quelquefois imprécis. Les suspensions absorbent en douceur les pires inégalités du terrain sans que la machine dévie de son cap. Du côté freinage, cela va un peu moins bien. Si l'arrière est suffisant, le frein avant à tambour simple came manque parfois de vigueur. Il vient lui aussi du modèle tout terrain et il est sûrement mieux à sa place sur celui ci que sur la grande routière que veut être le 125 Sport. Nous avons découvert dans le KS Sport une petite moto très sainement conçue et superpuissante, assurément une des meilleures de sa catégorie. Seules quelques critiques portant sur les détails viennent ternir un peu ce tableau et nous espérons que l'usine ne tardera pas à y remédier: le bruit provenant des vibrations des ailettes du moteur, le phare insuffisant, le frein avant trop juste. Tout cela pourrait être corrigé sans trop de problèmes. Le seul véritable handicap du Zündapp, sur notre marché, est son prix, mais c'est celui de la qualité.
7,75 F les 100 km!
Des performances, me direz-vous, c'est bien, mais au prix de combien de litres aux 100 km ? Me posant la même question, j'ai mesuré la consommation sur près de 1.000 km. Sur route rapide comme on montagne, le Zündapp demande 4,85litres de mélange à 4 ou 5 % aux 100km. Ce qui correspond à une autonomie de 200 km, plus 25km avec la réserve. En ville et en roulant vite, elle consomme tout juste 5 litres. A 1,55 franc le litre de mélange (moins si vous le faites vous même), cela fait 7.75 F les 100 km, ce qui reste une limite raisonnable. D'autant plus que, très robuste, la Zündapp ne demande par ailleurs guère d'entretien.
L'éclairage 10 ans de retard
De nuit, le tableau est moins idyllique. Le phare de diamètre 130 mm à l'avant est digne d'un cyclo et interdit formellement de rouler à plus de 80 km/h, à moins d'avoir des yeux de lynx. Pour tout arranger, l’intensité de l'éclairage varie en fonction du régime moteur et si vous coupez les gaz il ne vous reste plus qu'un ridicule lumignon Pour une machine de ce prix, le défaut est de taille. Le feu arrière mérite les mêmes reproches avec en plus l'avantage, de griller régulièrement ses ampoules. A son sujet, Il faut aussi remarquer que le feu stop n'est allumé que par le seul frein arrière.
Elle est rouge et elle va vite
Ce pourrait être la meilleure des 125cc, si….. La 125 Zündapp Sport, sans conteste la plus rapide des 125 proposées sur le marché, pourrait rallier tous les suffrages si, à mon avis, elle bénéficiait d'une esthétique et d'une finition à la hauteur de ses performances et aussi cela rentre également en ligne de compte pour le succès d'une machine, si elle était proposée à un prix plus raisonnable. Je n'ai absolument rien contre les Zündapp, mais j'essaye simplement de me placer dans l'optique de l'acheteur qui, face à son catalogue (de MotoRevue! bien entendu), essaye de faire une synthèse constructive. Sans conteste, le moteur de la Zündapp est excellent. Il est très puissant, relativement souple, compte tenu des performances. On peut lui reprocher un niveau sonore trop élevé, qui devient lancinant à la longue et une sélection de vitesses qu'on pourrait souhaiter plus précise. Cette mécanique, malgré son brio, semble infatigable. Car, après un usage intensif, elle ne manifeste nullement sa réprobation. Elle permet des performances exceptionnelles. Malgré le temps des plus défavorables qui régnait à Montlhéry, il a été possible de réaliser 117.6 km/h en position assise et 130,7 km/h en position couchée! Cette faible différence montre parfaitement la bonne volonté de ce moteur. Malgré ses hautes performances, il fonctionne à un régime relativement modeste puisqu'il est impossible de dépasser 8.500 tr/mn. C'est un gage de solidité... Mais est-il besoin de le rappeler pour Zündapp ?
Il est dommage que les stylistes de la marque ne se soient pas penchés plus avant sur le cas de la KS 125 Sport. Visiblement, il manque quelque chose à cette 125. Ce brin d'agressivité et de personnalité qui font parfois la différence. La KS 125 fait toute penaude dans Sa robe rouge et son habillage étriqué. Elle méritait beaucoup mieux, d'autant que le prix auquel elle est proposée en France, 4.985F, n'est pas pour la servir car c'est au moins 1.000 F de plus que la concurrence japonaise A ce stade, il est permis de réfléchir. Mais il ne faut pas oublier pour autant certains des points forts de cette 125cc qui portent essentiellement sur une conception et une réalisation particulièrement ra tonnelles, C'est en un mot une machine germanique qui, à défaut d'être originale, est bien conçue Pour une fois, nos cousins germains ont pensé sport et ce, sans aucune arrière pensée, et le résultat est là. Sur la bascule, cette I2Scc n'accuse que 105 kg, une référence ! Les performances, dans tous les domaines, se trouvent augmentées. Les accélérations surtout puisqu'il ne faut que 17"9 à cet engin pour couvrir les 400 mètres départ arrêté, ce qui est un temps de 250cc.
J'ai eu l'occasion, à plusieurs reprises, de me servir de la Zündapp. En ville, c'est un engin très amusant. Ses faibles dimensions, son rapport poids puissance des plus favorables, l'assimilent à un super 50cc. On se faufile avec aisance dans la circulation et grâce aux premiers rapports très courts, on bondit littéralement en avant. Cette légèreté serait l'atout premier de la Zündapp s'il s'agissait d'un engin de compétition, Or, ce n'est pas le cas. Sur les routes en mauvais état, il est très dur de conserver une trajectoire rectiligne sans que la qualité des suspensions ne soit mise en cause. Cela tiendrait plutôt à un relatif manque de classe. En courbes rapides, on se rend parfaitement compte de la légèreté de la roue avant et de son guidage insuffisant. Cela surprend certes, mais ne devient en aucun cas dangereux, saut si une bosse se trouve là au même instant. Je ne parlerai pas du confort, FM Dumas étant beaucoup plus en mesure d'en parler que moi. Je dirai pourtant que la position est rationnelle et qu'immédiatement on se sent à l'aise au guidon de la Zündapp. Bien qu'assuré par de modestes tambours de diam. 150 mm, le freinage de la Zündapp est excellent. Le faible poids de l'ensemble n'est peut-être pas étranger à cela. Dans toutes les conditions, on est sûr de s’arrêter dans les meilleurs délais et, un détail qui a son importance, j'ai remarqué qu'ils étaient bien étanches (certainement l'enseignement du tout-terrain)
Toujours pour les raisons citées plus haut, je n'ai pu effectuer mes habituels tours du circuit routier. Mais je pense qu'il aurait été possible d'approcher le cap des 110 km/h avec cette 125cc Zündapp. Jusqu'à présent. seules les grosses cylindrées allemandes on pu s'implanter en France alors que les petites cylindrées paraissaient être boudées par le public Zündapp est une marque qui mérite d'être mieux connue et appréciée. Mais on peut se demander, au vu des méthodes employées, Si c’est réellement un objectif pour la firme allemande.
FM DUMAS et Ch BOURGEOIS
Pour voir l'essai MotoRevue du KS125 10cv de 1970
.
............
.
Retour Page d'accueil Voir toute la presse ancienne