Dans le très interessant article paru dans le MotoRevue n°2110 du 2 février 1973, nous vous avions présenté le premier chapitre "présentation de Zundapp", voici ci dessous le deuxième chapitre "les 50cc", qui nous présente en ce début 1973 les deux 50cc qui seront dans la gamme importée en France pour ces années (de 1973 à 1976).
Auteur : A. KULIGOWSKI
Le KS 50 à refroidissement liquide : un projet dans l'air
Chez Zündapp, la production en série d'un 50cc propulsé par un moteur à refroidissement liquide était depuis longtemps dans l'air….
En 1965, Dicter Neumeyer, petit fils du fondateur de la firme, parvint à convaincre là direction de Zündapp -son oncle en l’occurrence - de s'attaquer aux records mondiaux. Dans quelle catégorie ? En 50cc bien sûr! Les techniciens se penchèrent sur leurs tables de dessin et mirent au point un moteur refroidi par eau. Le 13 mai, une équipe de chez Zündapp arriva sur le circuit de Monza avec, dans ses valises, un engin entièrement caréné, mu par un 50cc « liquide «. Trois jours plus tard, Zündapp avait dans la poche six records mondiaux. Il s'agit des 10 km à153,452 km/h de moyenne ; des 100 km à 162,002 km/h ; des 1.000 km à 146,639 km/h ; enfin, des 12 heures : 187,09 km et de l'heure : 162,609 km. Pour une firme qui ne s'est jamais intéressée a la vitesse, c'est pas mal, non ?
De là à affirmer que le K.S 50 watercooled descend directement du moteur utilisé en 1965, il y a un pas que je n'hésiterai pas à franchir, tant la parenté est évidente. Mentionnons d'autre part que l'expérience de Zündapp en matière de refroidissement liquide est complétée par la fabrication des moteurs de hors bord qu'elle poursuit depuis plusieurs années.
Les caractéristiques générales. Au premier regard le watercooled se présente comme un très bel engin. il abandonne la lourdeur germanique pour une sveltesse toute « extrême-orientale ». Une sveltesse à peine altérée par l'important coffre, placé sous la selle et renfermant un volumineux filtre a air et I appareillage électrique. L'ensemble est de couleur orange. Cela fait un peu trop « travaux publics » à mon avis. Heureusement, de nombreuses pièces chromées : réservoir, jantes, garde-boue, fourche avant, amortisseurs, carter de chaîne secondaire, parviennent à faire oublier cette teinte. L'aspect général fait très petite moto. Le cadre est du type anti-distorsion. Qu'est-ce à dire? Tout simplement qu'il a fait l'objet d'une construction super soignée. Tout, en effet, a été étudié pour offrir un maximum de rigidité. Nous trouvons ainsi une épine dorsale tubulaire, assemblée à la partie arrière par procédé de coulage en fonderie. Nous avons donc un châssis mixte. D'une part tubulaire, d'autre part en métal léger tondu. A cela s'ajoute un double berceau boulonné qui rigidifie encore l'ensemble. Ce double berceau permet également de maintenir le radiateur destiné au refroidissement du liquide. Le bras oscillant, tournant sur silent blocs est en tôle emboutie, de forte section.
Une loi physique simple
Les suspensions sont également généreusement dimensionnées. La fourche avant, construite par Zündapp est du type Cériani, amortie hydrauliquement. Son débattement est important. Et les bras inférieurs sont chromés. Les freins sont logés. à l'avant comme à l'arrière. dans de gros moyeux en alliage léger. Ils ont un diamètre de 150 mm ! Les jantes, elles, sont en acier, chromé également. Mais pour séduisante que soit la partie cycle, c'est vers le moteur que dévient immédiatement les yeux. Personne ne peut nier - comme dirait un auvergnat célèbre ! - que les 50cc à refroidissement liquide ne courent pas les rues. Le moteur Zündapp mérite donc que l'on s'y attarde. Placé en porte à faux, malgré le double berceau, le bloc moteur est en fait identique à celui du K.S 50 standard. Sa cylindrée exacte est de 49,9cc. L’alésage/course est de 39/41,8 mm. La compression reste dans des valeurs moyennes 9 à 1. Surtout Si l'on songe aux 6,25ch que délivre le moteur, à 8400 tours- Le carburateur Bing à cuve centrale dispose d'un diamètre de 19 mm. Il respire par l'intermédiaire d'un énorme filtre à air placé sous le siège. Ce filtre joue également le rôle de chambre de stabilisation et de silencieux d'admission.
La boîte de vitesses dispose de cinq rapports, avec sélecteur mono-branche situé au pied gauche. L'allumage est original. En effet, le watercooled est la première machine de tourisme équipée en série de l'allumage à Thyristor Bosch sans contact que Zündapp a éprouvé, depuis près de sept ans sur ses machines de tout terrain. Mais, c'est bien sûr dans le système de refroidissement que réside la grande nouveauté. Seuls, culasse et cylindre sont refroidis par eau. Ils sont donc recouverts d'une tête de cylindre en alliage léger, dans laquelle circule le liquide. Le cylindre, en métal léger lui aussi, est chromé dur et chemisé extérieurement par l'eau de refroidissement. Le radiateur peint en noir mat est disposé assez haut, ce qui permet de se dispenser de pompe à eau, élément toujours délicat et sujet à troubles sur les moteurs poussés. La circulation d'eau se fait automatiquement selon une loi physique simple qui veut que le liquide monte lorsqu'il est chaud et descende en se refroidissant. La contenance du circuit est de 1 litre d'eau. La circulation d'eau se fait très rapidement dès le lancement du moteur. Une grosse durite partant du sommet intérieur du chapeau de culasse conduit l'eau chaude au radiateur. Tandis que l'eau froide descend directement du radiateur par un canal qui relie celui-ci à la base du cylindre. La finition est exemplaire. Le cintre plat est équipé de poignées à boules. Tachymètre et compte-tours électronique en bakélite noire sont séparés du phare... Le compteur étalonné de 20 en 20 kilomètres est gradué jusqu'a 140. Tandis que le compte-tours électronique est gradué jusqu'à10.000 tours. Entre les deux cadrans est placée la lampe témoin de température d'eau qui doit s'allumer lorsque la température est excessive. Grippe genoux et repose-pieds recouverts de caoutchouc complètent l'ensemble.
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Contact avec la clef située sur le flanc du phare. Appel de l'essence, coup de kick et le moteur démarre. Mais pour savoir- qu'il tourne, il faut avoir l'ouïe fine. En effet, aucun bruit n'est perçu en provenance du moteur. Seul, le compte-tours, grâce aux sautillements de L'aiguille renseigne le pilote sur le succès de sous coup de kick. En descendant de la machine cependant, on perçoit un léger bruissement du côté du long pot d'échappement. Sur le plan bruit, le moteur du «watercooled » est parfait. Même en montant en régime le moteur reste désespérément silencieux. Jamais l'intensité sonore ne dépasse celle d'un vélo solex !... Cela, grâce à la présence conjuguée des silencieux d'échappement et d'admission et celle de la paroi d'eau entourant le cylindre. Au moment où les attaques - pour des raisons électorales - des pouvoirs publics prennent pour cible principale le bruit des cyclomoteurs, le 50 watercooled Zündapp apparaît comme une réponse idéale. Pour gagner la route, à partir du petit terrain où nous avions garé les machines, il fallait parcourir un chemin, bosselé et enneigé. Cela a mis en évidence la souplesse des suspensions et la qualité de la direction. A l'avant, la fourche « digère » parfaitement les inégalités, tandis que les amortisseurs arrière s'enfoncent mollement, sans sautiller ni talonner Réglés ici dans leur position la plus souple, ils peuvent être réglés plus durs pour le transport d'un passager. Sur la neige, la roue avant reste bien en ligne malgré le sol glissant. Bien qu'inadapté à cette conduite un peu tout terrain, le guidon contrôle parfaitement les changements de direction. Sur la route, sèche et dégagée, le K.S 50 watercooled « révèle un tempérament très fougueux. Les 6.25ch sont là et répondent à la moindre sollicitation de la poignée des gaz. Cela surprend un peu au départ, en raison du silence de fonctionnement du moteur La boîte d'une douceur exemplaire permet de monter les vitesses à une rapidité fantastique et l'on est bientôt surpris de voir l'aiguille du tachymètre friser les 100km/h ! C'est un peu comme lorsque l'on circule la première fois au volant d'une D.S.... Les 85 km/h chrono annoncés par le constructeur sont bien là. En position effacée l'aiguille du compteur s'approche des 120 (vitesse réelle 95-100 km/h) et le compte-tours reste en dessous des 8.400 tours indiqués comme régime maxi. Freinage énergique : la machine reste en ligne. Aucun tassement de la roue avant n'apparaît. Conclusion:d'une part les deux gros tambours font parfaitement leur travail, avec douceur en plus et, surtout, le centre de gravité est bien placé. Après cet usage intensif le moteur est seulement tiède. Certes, il fait moins cinq à Munich, mais tout de même ! Il faut certainement croire le porte-parole de l'usine lorsqu'il affirme que « les machines expérimentées ont subi des tests, très poussés pendant les mois d'été et d'hiver. L'eau de refroidissement. pourvue d'antigel reste constamment en-dessous de la sur-pression, donnant ainsi au moteur une parcimonieuse température : la température idéale de fonctionnement, pas plus, pas moins!... La maniabilité est à la hauteur de cette merveilleuse mécanique. Dans les grandes courbes, on peut toujours passer à fond de quatrième 60-70 km. Aucune dérobade, ni de l'avant ni de l'arrière n'apparaît. Dans les petits virevolets ou en circulation urbaine on apprécie la rigidité du cadre. Sur les pavés dont sont généreusement pourvues les rues munichoises, on apprécie également le confort des suspensions arrière et celui de la selle. Au démarrage, même fougueux. les genoux enserrent bien le réservoir d'une capacité de onze litres. Enfin, l'allumage entièrement électronique paraît très puissant. Les démarrages ne posent aucun problème. La montée en régime est toujours très franche. Deux défauts, mineurs cependant, ternissent légèrement les brillantes performances de cette machine : l'absence de clignotants, fort utiles en ville et l'absence de béquille séparée. En conclusion, on peut néanmoins dire que le K.S 50 water cooled Zundapp est le plus brillant « petit cube » de série jamais construit à ce jour. Associant robustesse et brio, il devrait connaître un large succès auprès de ceux qui veulent une machine pas comme les autres » et qui pourront la payer 3.598 F... Mais comme dit l'autre, acheter une machine refroidie par eau, ce n'est pas jeter de l'argent en l'air...
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C 50 Sport Après l'essai d'une machine aussi brillante que le K.S 50 watercooled, je ne pouvais qu'être déçu en montant sur le nouveau C50 Sport. Non qu'il s'agisse d'une machine inintéressante, mais la catégorie des «moped» (les cyclomoteurs) à laquelle elle appartient limite Sa vitesse à 45 km/h et par conséquent son attrait d'utilisation. Néanmoins, on ne peut « enterrer » comme cela cette machine car en France comme àl'étranger, les cyclos sport, même bridés à 45 km/h ont de nombreux adeptes. Le cadre de la C50 Sport est identique àcelui de la « watercooled », excepté le double berceau. Même couleur orange. Même suspension avant. Mêmes garde-boue avant chromés. Le carter de chaîne secondaire étanche lui donne, cependant, un aspect plus « tourisme ». Le phare qui n'est plus coulé dans le bloc de la tête de fourche comme sur les précédents modèles est plus élégant. Mais - ou donc les techniciens de zundapp ont-ils la tête ?- le poste de pilotage est dépareillé par un compteur de vitesse placé à l'avant du guidon, presque au-dessus du réservoir : une position certes commode pour lire que l'on va à 45 km/h... mais inesthétique au possible ! Le moteur est un robuste bloc-moteur 49,9 cc 2,9 ch avec sélecteur au pied, boîte quatre rapports. Le vilebrequin est cémenté et la bielle est en acier. Le courant électrique est fourni par un volant magnétique Bosch qui alimente aussi le projecteur et le feu rouge. Comme sur la watercooled, on déplore l'absence de clignotants et de béquille latérale. Que dire de plus sur cette machine sinon que son pilotage ne pose aucun problème. Prévu pour des moteurs deux fois plus puissants et des vitesses deux fois plus rapides, le cadre n'a aucune peine à assister ce moteur bridé. Les freins de 150 mm sont on ne peut plus « à la hauteur», tandis que le confort est sans critique. Pour ce qui est de la mécanique, les quatre rapports, très serrés permettent d'utiliser au mieux la puissance, placée très bas. Mais la fougue des montées en régime est vite stoppée par les fatidiques 45 km/h. Un dernier reproche : les pédales verrouillables an position « repose-pieds » devraient pouvoir être bloquées latéralement. Il est en effet très désagréable de les sentir « flotter» lorsque l'on passe une vitesse, ou lorsque l'on freine. Prix:2.598F.